10 erreurs à ne pas commettre quand on pilote un simulateur de vol

jeudi 24 novembre 2022 Actualités

Quand on pilote un simulateur de vol ou un véritable avion, il y a des erreurs à ne pas commettre. Dans cet article, nous allons détailler les 10 erreurs à éviter absolument.

ERREUR N° 1 : Confondre avion et véhicule automobile

Pas facile de perdre ses habitudes de conducteur automobile et de laisser de côté des réflexes accumulés au fil des années.

Disons que la seule analogie avec une voiture est que vous êtes assis dans un fauteuil avec des pédales au bout des pieds, un volant entre les mains et un parebrise devant vous. Un avion évolue dans 3 dimensions avec 3 axes de rotations et les vitesses sont beaucoup plus importantes même si elles ne sont pas perceptibles. Le paysage est fondamentalement différent, du coup l’orientation est plus difficile. Voici 2 exemples pour s’en convaincre:

  • Au sol on dirige l’avion avec les pédales, en voiture c’est le volant.
  • En voiture on tourne le volant pendant tout le temps du rond point, en avion le volant est au neutre pendant le virage.

ERREUR N° 2: Vouloir décoller trop tôt

Pour s’élever dans les airs, un avion utilise une force appelée la portance. La portance est une dépression qui se crée sur le dessus de l’aile au fur à mesure que l’avion accélère sur la piste. Quand cette force est supérieure à la masse de l’avion, celui-ci pourrait en théorie décoller, en théorie seulement. Il faudra atteindre une autre vitesse, plus élevée, appelée VR (pour Vitesse de Rotation) pour effectuer la  manœuvre. Cette vitesse est fonction de plusieurs paramètres comme la masse de l’avion ou la température.  C’est l’ordinateur de bord qui permet le calcul de cette vitesse. Un pilote qui décollerait avant VR risquerait un “Tailstrike” c’est à dire de faire frotter la queue de l’avion sur la piste. L’avion risquerait aussi de décrocher et de retomber au sol.

Voici une vidéo qui illustre un décollage difficile.

ERREUR N° 3: Trop cabrer l’avion après le décollage

C’est l’erreur à ne pas commettre la plus rencontrée. Autrement dit, tirer trop fort sur le manche. Vous l’aurez compris: quand la VR est atteinte, le pilote tire le manche vers lui pour effectuer la rotation. Le nez de l’avion se lève vers le ciel et l’altitude commence à augmenter rapidement en même temps que la vitesse. Mais il y a une limite à cela et qu’il ne faut surtout pas dépasser. Explication: Rappelons que nos moteurs, même s’ils sont très puissants, ne sont pas ceux d’une fusée !!!

Il y aura donc un angle que l’on appelle assiette à ne pas dépasser sous risque de voir la vitesse diminuer très rapidement. Et rappelons le, pas de vitesse = pas de portance. En clair, on risque de redescendre très rapidement.

Alors il faut limiter l’angle d’assiette à 15° après avoir décollé et à 12,5° d’angle nous serons en toute sécurité.

ERREUR N° 4: Trop incliner l’avion pendant le virage

Soyons clair, nous ne sommes pas un avion de chasse et il faudra maîtriser l’angle d’inclinaison à 30° maximum.

Pour commencer, rappelons le principe du virage d’un avion. Partant d’un avion dont les ailes sont parfaitement horizontales, le pilote tourne le volant à droite pour virer à droite. Cela va avoir pour effet de baisser l’aileron gauche et de lever l’aileron droit. La portance augmente sur l’aile gauche et diminue sur l’aile droite, l’avion se met alors en rotation sur son axe de roulis. Pour stopper cette rotation le pilote doit rééquilibrer la portance sur les 2 ailes en repositionnant le volant au neutre. Si il ne remet pas le volant au neutre, l’avion continuera sa rotation à droite et finira par se retrouver sur le dos. Les passagers n’apprécieront certainement pas cette manœuvre acrobatique !

ERREUR N° 5: Ne pas gérer le facteur de charge pendant le virage

Pendant le virage, nous subissons une force supplémentaire appelée “force centrifuge”. C’est elle qui fait qu’en voiture votre téléphone glisse sur le tableau de bord quand nous prenons un virage un peu trop rapidement. En avion cela se traduit par une augmentation de votre poids qui fait que l’avion s’alourdit. Si la portance n’est pas augmentée nous allons perdre de l’altitude. Seule solution, tirer sur la volant pour augmenter la portance nous appelons cela, gérer le facteur de charge. A titre d’exemple à 30° d’inclinaison un passager voit son poids augmenter de 20% et à 60° un passager de 100 kg  pèsera 200 kg. Notons aussi qu’un verre d’eau posé sur la tablette ne se renversera pas car l’avion est incliné pendant le virage, par contre il sera plus difficile de le soulever.

ERREUR N° 6: Ne pas surveiller sa vitesse air

La vitesse air, appelée aussi vitesse de manœuvre, est fondamentale dans le pilotage d’un avion. Sans vouloir entrer dans les détails (plusieurs pages serait alors nécessaires) disons qu’il y a des limites basses et hautes qu’il ne faut pas atteindre. C’est souvent une mauvaise assiette qui en est la cause. Rappelez vous: vitesse trop basse = risque de décrochage. Vitesse trop forte = risque de destruction.

ERREUR N° 7: Avoir une assiette négative

Concrètement, avoir le nez vers le bas. Quand il descend un avion de ligne a rarement une assiette négative. Le fuselage de l’avion est à peu près horizontal, ce qui permet de ne pas prendre trop de vitesse et d’avoir un taux de chute correct.

ERREUR N° 8: Ne pas corriger une erreur de trajectoire pourtant évidente

Vous constatez par exemple que la trajectoire de votre avion est trop à droite de la route prévue. Si vous ne corrigez pas rapidement (en allant un peu à gauche dans ce cas) vous allez vous écarter de plus en plus et finir par ne jamais arriver à destination. Il en va de même pour l’altitude. Simple à dire, moins facile à faire !

ERREUR N° 9: Arriver trop bas pour l’atterrissage

C’est une des principales erreurs à ne pas commettre. Bien avant d’atterrir un avion doit se positionner sur l’axe de piste, mais aussi sur un plan de descente qui est une pente de 5%. C’est la que les choses se compliquent, parce que la configuration de notre avion va changer:

  • La vitesse doit diminuer (on ne se pose pas à 400 km/h) donc la portance va diminuer que l’on peut compenser en augmentant un peu l’assiette, mais pas que.
  • Pour rétablir la portance on va sortir les volets (flaps) qui vont eux même créer de la traînée, ça tombe bien on voulait justement ralentir
  • Et puis il faut sortir les roues pour atterrir ce qui rajoute encore de la traînée
  • Et puis et puis et puis !!!!!

Alors un conseil d’ami: ASSIETE légèrement positive 3°±1° jamais le nez de l’avion en bas et ça va le faire.

ERREUR N° 10: Atterrir avec une vitesse vertical trop élevée

Un avion est solide mais il y a des limites. Juste avant l’atterrissage la vitesse de chute verticale est encore trop forte pour que le train d’atterrissage résiste au choc. La première bonne nouvelle est que comme l’avion a une assiette légèrement positive les roues arrières sont plus basses que la roue avant. La  deuxième bonne nouvelle c’est l’effet de sol. Il va se créer entre le sol et le dessous de l’aile un coussin d’air qui va diminuer la vitesse verticale. Une petite action sur le volant à cabrer ( en tirant quelques millimètres) suffira à obtenir une vitesse d’impact acceptable.

A l’inverse, si l’on tire trop fort, l’avion risque de rebondir, tout est une question de dosage.

CONCLUSION

Vous l’aurez compris, le pilotage requiert de la précision. Il y a bien des erreurs à ne pas commettre. Ces quelques lignes ont été écrites pour vous aider à réussir votre vol.

Il ne s’agit pas d’un cours de pilotage, mais de quelques conseils qui feront la différence le jour J.

Les instructeurs de Flight Sensations sont là pour vous guider, animés par la passion et le partage.

Bons vols.